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Je m’appuie sur ma passion pour l’enseignement, mon intérêt pour les langues secondes et ma joie de vivre afin d’influencer positivement la dynamique de la classe et proposer des activités et des projets motivants pour l’apprentissage du français.

mercredi 13 avril 2011

Le Grand Reportage: La conclusion

5— Conclusion

À la lumière de ce travail réflexif, l’ensemble de la réalisation du reportage me satisfait. Le fait d’avoir opté pour le blogue comme outil de diffusion était le meilleur des choix. Le blogue est un bon support de diffusion. Mais la partie des interactions autour du projet n’a pas été assez bien exploitée. Je comprends que j’en suis la principale responsable.

Dans toutes les interactions éducatives concernant des supports informatiques, il y a une aussi grande préparation à faire que si l'on initie un projet entre des classes en présentiel. Il faut aller chercher la participation active d'autres enseignants au préalable et développer des outils pour guider et encadrer les élèves tout au long du projet d’interaction sur le blogue.

À mes yeux, les deux grandes conclusions de ce travail sont :

1) À l’étape de la réalisation :

Mettre en place un système adéquat pour permettre à l’enseignant d’entendre et de voir un maximum d’interactions entre les élèves lors de la réalisation de projet. Cela dans le but de fournir plus de rétroactions à l’oral et de prévenir la fossilisation d’erreurs de performances. Et aussi, de pouvoir bien situer l’avancement et l’accomplissement de chacun des élèves afin de les pousser toujours un peu plus loin.


2) À l’étape de la diffusion :

Utiliser le blogue de façon « marketing » en faisant la promotion du projet à diffuser avant ladite diffusion;

Inviter formellement d’autres classes à venir voir et à interagir sur le projet;

Mettre en place des outils interactifs (gadgets) intéressants et stimulants pour soutenir les interactions ainsi qu’encadrer les jeunes dans leurs interactions.

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Références

Bertrand, Y. (1998). Théories contemporaines de l’éducation. Montréal : Éditions Nouvelles, 4e édition 2004, Montréal : Éditions Nouvelles; Lyon : Éditions Chronique sociale.

Bertrand, Y. (2010). Théories contemporaines de l’éducation, Textes complémentaires. Montréal : TÉLUQ.

Blogger. (2011). Consulté le 5 avril de http://www.blogger.com/.

Poll everywhere. Consulté le 4 avril 2011 de http://www.polleverywhere.com/.

Voicethread. (2007). Consulté le 4 avril 2011 de http://voicethread.com/.

Le Grand Reportage: La diffusion du projet

4— La diffusion du projet

Cette section présente les deux aspects de la diffusion du projet que j’ai analysés. Pour chacun d’eux, j’ai émis des commentaires positifs ainsi que des points à améliorer. Ces derniers sont accompagnés de suggestions ou de stratégies pouvant être utilisées lors de prochains projets.

4.1 L’espace de diffusion

L’utilisation du blogue commun déjà en place comme espace de diffusion était le meilleur des choix. Tous les étudiants et enseignants possédaient déjà leur mot de passe et y étaient déjà allés au moins une fois. Ainsi, les élèves se trouvaient en terrain connu.

Le blogue a servi à diffuser notre reportage. Mais cet espace de diffusion aurait pu aussi servir lors de la réalisation du projet en demandant aux jeunes d’introduire la vidéo et d’écrire régulièrement les étapes qu’ils viennent de réaliser. Cela jouerait un rôle de régulation et de métacognition chez les étudiants comme le ferait un journal de bord. De plus, cela aurait permis aux autres étudiants des autres écoles de suivre notre progression et, je l’espère, augmenter leur intérêt et curiosité envers notre Grand Reportage.

4.2 Les interactions


J’ai été déçue du peu d’interactions qu’a suscité la diffusion du projet sur le blogue. Bien que j’aie invité un autre enseignant à faire partie du projet, j’ai découvert qu’il n’est pas naturel et qu’il ne va pas de soi d’interagir sur un blogue. Il y a certaines conditions à mettre en place pour rendre un blogue et ses échanges dynamiques et considérables en nombre.


a) Parler du projet lors de la réalisation :

Comme suggéré au point 3.4 « Suggestion d’utilisation du blogue à l’étape de réalisation », il aurait été approprié et judicieux d’exploiter le blogue afin de promouvoir le projet à l’étape de la réalisation. Informer la communauté étudiante de ce projet et poser quelques questions de réflexions ou un sondage sur le blogue, mettre quelques photos de notre école aurait pu créer un intérêt plus grand lors de la diffusion du projet.


b) Ne pas laisser au hasard les interactions, plutôt les créer :

Aller de l’avant et inviter quelques enseignants à venir interagir sur le projet. J’avais invité une classe à faire aussi ce projet. Malgré la diffusion de deux vidéos provenant de deux différentes classes, la partie interaction doit être mieux préparée si je veux que mes élèves tirent un avantage significatif des échanges sur le blogue. En invitant d’autres enseignants à faire partie du projet, cela va augmenter de façon significative la masse critique, ce qui est un facteur de réussite d’un blogue.


c) Prévoir des périodes de temps échelonnées :

De 3 à 4 semaines me semble être un délai raisonnable pour écrire, lire et interagir à propos de la diffusion d’un projet. Je n’avais pas prévu un aussi long temps d’interaction. La vidéo a été postée sur le blogue une semaine avant les vacances de Noël. J’imagine qu’avoir attendu après les vacances avant de l’afficher aurait été plus stratégique pour permettre une meilleure continuité entre les échanges sur le blogue. Par contre, c’est stimulant pour les jeunes de terminer officiellement leur projet en diffusant la vidéo et ne pas attendre quatre semaines avant de l’afficher.


d) Les gadgets :
Il y a quelques semaines, j’ai assisté à un Webinar qui portait sur différents gratuiciels de type gadget (widget) qui permettent de dynamiser et de rendre plus interactifs les plateformes d’apprentissages et les blogues. J’en ai découvert deux qui auraient été fantastiques à utiliser lors de la diffusion de notre projet : Viocethread et Polleverywhere.

Voicethread (http://voicethread.com/) est une tribune qui permet les échanges oraux autour de document PDF. C’est ce que tous les blogues de langue seconde devraient avoir pour permettre les échanges oraux asynchrones avec un minimum de manipulations technologiques : « A VoiceThread is a collaborative, multimedia slide show that holds images, documents, and videos and allows people to navigate slides and leave comments in 5 ways - using voice (with a mic or telephone), text, audio file, or video (via a webcam) » Les échanges peuvent se faire autour d’une question de discussion, d’un texte, d’un diaporama, d’une image, d’un document académique, du PPT utilisé lors d’un cours précédent, etc. Dans le cadre de la diffusion du projet, on aurait pu reprendre les 3 questions qui accompagnaient les vidéos et ouvrir les discussions. On aurait pu aussi mettre de nouvelles questions, comme :

• Pour chaque école, trouve 2 différences et 2 similitudes avec ton école.
• Quel élément te surprend dans chaque vidéo?


Polleverywhere (http://www.polleverywhere.com/) permet de créer un sondage en quelques secondes. Les sondages rendent la participation à certains sujets plus attrayante.


e) Encadrer les étudiants dans les interactions :

En créant une liste à cocher qui pourrait contenir d’une part le nombre d’interactions, le type de message ainsi que le canal utilisé. Cette liste à cocher pourrait permettre de :
— Établir une quantité et qualité d’interactions;
— Établir un nombre d’interactions orales et écrites;
— Établir un nombre de réponses à un message pour s’assurer que les jeunes lisent les messages des autres.

Voici un exemple d’une feuille d’encadrement pour les interactions sur un blogue. Cette grille qui pourrait être partagée avec les autres enseignants qui voudraient participer au projet :
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Le Grand Reportage: Conclusion

Le Grand Reportage: La réalisation du projet

3— La réalisation du projet

Cette section présente les aspects de la réalisation du projet. Pour chacun d’eux, j’ai émis des commentaires positifs ainsi que des points à améliorer. Ces derniers sont accompagnés de suggestions ou de stratégies pour améliorer les prochains projets.


3.1 Utilisation de la langue cible comme outil de communication et de négociation

Chaque jour, on intégrait de nouveaux mots liés aux technologies utilisées dans le but de fournir quelques mots de bases pour enrichir les discussions entourant la tâche principale, comme « enregistrer, imprimer, le bouton, télécharger, etc. » Par contre, ces mots techniques n’ont servi que dans les moments en plénière. Dans les moments de travail actif, les élèves utilisaient l’anglais comme outil de communication et de négociation pour parvenir à réaliser la tâche en français, bien que la consigne était d’utiliser le français en tout temps. Vu leur niveau de maîtrise du français, je ne suis pas surprise puisqu’ils ne possèdent pas assez la langue cible pour tout faire en français. Mais je pense que si un enseignant de français avait été physiquement présent, il aurait pu insister sur l’utilisation du français comme langue de communication et de négociation pour augmenter la quantité et la qualité des échanges.

Suggestion de stratégie organisationnelle :
Le prochain projet que je ferai dans lequel les élèves seront indépendants dans la réalisation des tâches, je vais leur demander d’avoir un ordinateur à proximité de l’équipe et de garder l’entrée et la sortie audio et vidéo ouvertes en tout temps.

Pour ce faire, en début de cours, ce sera important de planifier qui travaille en équipe et qui travaille seul. Pour le travail en équipe, il faudra désigner le « responsable des communications ». C’est cette personne qui aura la responsabilité de l’ordinateur. En plaçant les équipes dans des salles d’éclatement (break-out room), je pourrai aller virtuellement d’une équipe à une autre, écouter et interagir en synchrone avec cette équipe. Je pourrai insister sur l’utilisation du français en reformulant des phrases en anglais qui auraient dû être formulées en langue cible. De plus, cette stratégie organisationnelle me permettra de fournir une plus grande quantité de rétroactions sur les performances orales, et ce, directement dans le feu de l’action. Et si les jeunes ont besoin de support, ils n’auront pas à retourner à leur poste de travail pour communiquer avec moi puisque le « responsable des communications » aurait apporté l’ordinateur près de l’équipe. En pouvant voir ce que chaque équipe fait grâce à la caméra ouverte, je pourrai aussi interagir à propos des connaissances procédurales.



3.2 Les rétroactions synchrones d’ordre linguistique et procédural


En langue seconde, les rétroactions à l’oral sont très importantes pour éviter les erreurs de fossilisation, et ce, spécialement chez les débutants. Dans un contexte d’enseignement à distance par projet, fournir cette rétroaction instantanée n’est pas évident, puisque les élèves travaillent en sous-groupes et ne sont pas physiquement devant leur ordinateur avec leur casque d’écoute. Résultat : l’enseignant est isolé des jeunes et ces derniers sont seuls entre eux-mêmes dans leurs pratiques. C’est une peu ennuyeux puisque d’une part les étudiants débutants ne sont généralement pas assez avancés dans leurs réflexions linguistiques pour se rendre compte de leurs erreurs.

L’un des objectifs de l’enseignement par projet en langue seconde est de permettre l’utilisation en action de la langue cible et c’est à ce moment-là que l’enseignant doit être extrêmement à l’écoute de ce qui se dit dans la classe. Ces rétroactions ont un grand impact positif sur la performance en langue cible. Voilà pourquoi je dois déployer de plus amples stratégies de rétroactions synchrones.

Le projet du Grand Reportage n’a pas été une exception : je n’ai eu que très peu de chances de fournir des rétroactions langagières. De même pour les rétroactions concernant les connaissances procédurales, comme cadrer l’image, s’approcher du sujet au lieu de zoomer pour permettre au micro de mieux capter la voix, ne pas tourner la caméra de la verticale à l’horizontale dans une même séquence, etc.

Suggestion pour créer un espace virtuel propice aux rétroactions :
Comme je l’ai suggéré dans la section « 3.1 Utilisation de la langue cible comme langue de communication et de négociation », les équipes seraient placées en break-out room dans la plateforme virtuelle. Il y aurait un responsable des communications par équipe qui veillerait à ce que le micro et la caméra soient toujours activés et que la sortie audio soit réglée sur les haut-parleurs. L’enseignant peut se promener d’équipe en équipe. Il peut réagir et donner des rétroactions sur le vif que ce soit d’ordre linguistique ou procédural. De plus, les équipes peuvent plus facilement et aisément communiquer avec l’enseignant pour éclaircir certains points ou vérifier une notion.



3.3 L’autoévaluation : développer son esprit critique

J’ai trouvé que les autoévaluations remplies par les jeunes étaient surévaluées. J’ai l’impression que les autocritiques concernant leurs performances en langue seconde sont peu développées. Nous avons fait deux autoévaluations au cours de ce projet. Pour chacune d’elle, j’ai expliqué les critères d’autoévaluation. Par contre, je n’ai pas donné d’exemple de ce que pouvait être un niveau 1, 2 ou 3. De plus, puisque j’ai donné peu de rétroactions synchrones, cela a pu donner l’impression que tout était correct.


Suggestion pour aider à guider les jeunes dans le développement de leur esprit critique

Utiliser toujours le même style d’autoévaluation avec des critères assez similaires pour permettre aux élèves de s’habituer à ces critères, ainsi que d’être critiques envers eux-mêmes lors de la réalisation en sachant qu’ils doivent performer dans ces critères. De plus, l’utilisation à long terme de ces critères permet aux élèves de percevoir leur évolution.

Il serait important de prendre le temps d’exemplifier chaque critère contenu dans l’autoévaluation et donner des exemples pour chaque niveau de réussite. Une fois les autoévaluations remplies, prendre le temps de discuter des résultats en sous-groupes ou en plénière. Il faudrait demander aux élèves de justifier leur autoévaluation et de les appuyer à l’aide d’exemples concrets. Ainsi, le retour réflexif sera plus complet ce qui créera un moment propice à une discussion sur les différentes stratégies pouvant être mises en place par les jeunes.


3.4 Le matériel technologique utilisé

Je suis satisfaite de l’ensemble des étapes de réalisation du projet. La progression était conforme aux difficultés et j’ai créé du matériel (feuille de travail et liste à cocher) qui a permis aux jeunes de s’organiser dans leur tâche et de s’évaluer.

Les PowerPoint que j’ai faits pour le cours (ceux qu’on intègre à la plateforme de classe) servaient à établir les stratégies de gestion des ressources (planification du travail et du temps) et les stratégies métacognitives (planification et régulation).

Les technologies utilisées étaient multiples et ont été utilisées à différents degrés par les jeunes. Un avantage très intéressant qu’offre la vidéo pour le cours de langue est que si l’on n’est pas satisfait de sa performance on peut recommencer, et ce, jusqu’à satisfaction.

Voici le sommaire des technologies utilisées pendant le projet :
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Du point de vue quantitatif, le projet a rassemblé une grande quantité et variété de technologies que les jeunes ont pu manipuler. Du point de vue qualitatif, je suis satisfaite de façon générale puisque ces jeunes ont seulement 9 et 10 ans. Par contre, pour les prochains projets et travaux, je voudrais que ces élèves s’améliorent en ce qui concerne l’utilisation de la plateforme d’échange de documents CyberDuck ainsi que l’exploitation des différentes fonctionnalités du blogue.

Stratégie pour s’assurer de bien placer les documents dans CyberDuck :

Au lieu de donner les informations relatives au dépôt des fichiers à la fin du cours (lorsque la tâche est finie), le faire au début du cours ET à la fin. Insister auprès des jeunes pour qu’ils nomment et enregistrent leur document avant même qu’ils commencent à le travailler. Je vais aussi continuer à bien détailler les informations nécessaires sur le tableau virtuel comme le nom du fichier et l’endroit où le placer.

Généralement, les jeunes m’informent oralement lorsqu’ils ont placé leur document dans la plateforme, et ce, juste avant de quitter la classe. Je devrais prendre l’habitude de rafraîchir CyberDuck à ce moment-là pour m’assurer que leurs documents y sont bel et bien et qu’ils sont correctement identifiés. Ainsi, je pourrai exiger qu’ils renomment eux-mêmes leur document et qu’ils le placent à l’endroit demandé. Pour cela, je dois me garder quelques minutes supplémentaires à la fin du cours.


Suggestion d’utilisation du blogue à l’étape de réalisation :

Le blogue n’a pas été utilisé à l’étape de réalisation du projet. Mon idée était de l’utiliser pour la diffusion et de créer des échanges autour de la vidéo via le blogue. Malheureusement, très peu d’interactions se sont faites. Je pense qu’il aurait été astucieux d’introduire notre projet à l’ensemble de la communauté d’apprentissage lors de la réalisation. Cela aurait permis d’annoncer notre projet, de le rendre intéressant et de piquer la curiosité des autres. On peut voir cette étape comme du marketing.

Durant la réalisation, les jeunes devraient ouvrir une nouvelle page du blogue pour présenter ce qu’ils vont faire. Puis à chaque étape importante qu’on aurait réalisée, un élève ou un groupe d’élèves écrirait sur le blogue ce qu’ils viennent d’accomplir, les outils qu’ils ont utilisés et ce qu’ils ont appris (niveau procédural et cognitif). Le blogue sera utilisé dans un but de métacognition (réfléchir sur comment les élèves apprennent et comment ils le font), de régulation (où ils en sont) et de promotion du projet (marketing).

Cette utilisation de type « journal de bord » devra être adaptée aux destinataires si l'on veut les charmer. Les étudiants rédigeront en fonction des autres élèves, c’est-à-dire expliquer les mots techniques, donner des informations complètes et aussi poser des questions aux lecteurs pour les interpeller davantage.

Un exemple d’interaction pourrait contenir un des éléments suivants :
— Expliquer ce qui a été fait durant les derniers cours;
— Nommer les rôles qui ont été attribués;
— Nommer les difficultés rencontrées et quelles solutions ont été trouvées;
— Ouvrir un sondage d’opinion sur les différentes solutions possibles grâce au gratuiciel Polleverywhere qui s’intègre facilement dans les blogues
http://www.polleverywhere.com/

Certes, ce genre d’écrit serait très simple vu le niveau de performance en langue cible. Mais l’objectif d’utilisation de la langue seconde comme outil de communication et de négociation serait davantage réinvesti. D’autant plus que notre projet gagnerait en visibilité et, je l’espère, en intérêt auprès des autres.


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Le Grand Reportage: L'approche pédagogique

2- L’approche pédagogique

La section « approche pédagogique » englobe l’aspect cohésion de groupe ainsi que ma vision de l’éducation versus l’approche utilisée pour la réalisation du projet. Lorsque j’ai mis sur papier les étapes par lesquelles je voulais passer ainsi que le matériel que je devais créer, je ne me suis pas formellement questionnée sur l’adhérence de ce projet à ma vision de l’éducation. J’avais le sentiment que je me dirigeais dans le bon sens. Voici l’opportunité d’analyser mes actions entreprises concernant ma vision de l’éducation.

2.1 La cohésion du groupe


Le projet du Grand Reportage se voulait rassembleur : permettre aux élèves de travailler en coopération, intégrer tous les autres jeunes de l’école ainsi que mobiliser les connaissances antérieures nécessaires à la réalisation de cette tâche en langue cible. Et dans une perspective plus globale, créer un sentiment d’appartenance plus fort avec l’ensemble des autres écoles du cirque. Cet aspect a été agréablement atteint.

Les tâches à réaliser étaient claires, bien expliquées et exemplifiées. De plus, à chaque début de cours chaque étudiant devait dire au groupe ce qu’il allait entreprendre puis à la fin du cours, ce qu’il avait fait. Ainsi, l’ensemble du groupe pouvait projeter l’état du travail coopératif. Ce qui fait que le cours suivant, certains élèves offraient leur aide à ceux qui étaient moins avancés. Ce pairage s’exécutait de façon naturelle et permettait des échanges constructivistes que ce soit au niveau de la manipulation des appareils électroniques, de la linguistique, de la phonétique ou de l’aspect de la mise en scène des enregistrements.

La fracture numérique n’a pas été présente de façon marquée. Les étudiants de ce groupe sont généralement tous capables d’effectuer les tâches technologiques demandées. Les différences personnelles font que certains sont plus rapides et trouvent des solutions plus efficaces. Mais on ne peut parler de fracture numérique dans une classe où tous les étudiants ont leur propre portable et suivent des cours virtuels en synchrone et effectuent multiples travaux et recherches dans l’Internet.



2.2 Ma vision de l’éducation et ce projet


Le Grand Reportage de l’École de ZED a été réalisé en même temps que celui d’une autre école. Même projet, mais deux façons de procéder. Ceci est le résultat de deux visions et approches pédagogiques différentes. Dans le cadre d’un autre cours de la TÉLUQ « Vision pédagogique et formation à distance », j’ai eu l’opportunité de regrouper les aspects qui forment ma vision de l’éducation en formation à distance selon les théories contemporaines de l’éducation de Bertrand (1998, 2010). Ma vision de l’éducation se compose d’influence personnaliste, constructiviste et cognitiviste.

Le tableau suivant, inspiré de mon troisième travail du cours edu-6003, présente les convergences et divergences entre ma vision de l’éducation et l’approche pédagogique que j’ai utilisée pour la réalisation du projet du Grand Reportage.

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Je suis satisfaite de voir que pour chaque caractéristique liée à ma vision de l’éducation, il y a une convergence avec le projet. Par contre, quatre aspects sont à analyser davantage :

1) Le type de communication

Peu de rétroactions de la part de l’enseignante : Malgré l’ensemble des outils technologiques mis à ma disposition, je n’ai pas assez fait de rétroactions langagières. Je n’ai pas usé de façon stratégique de ces outils, ce qui ne m’a pas permis de soutenir les élèves dans leur production langagière et de corriger certaines erreurs. Ces rétroactions ont un impact marqué sur l’acquisition de la langue seconde pour éviter la fossilisation d’erreurs. Une fois l’ordre du jour communiqué aux jeunes, ces derniers allaient accomplir leur tâche avec leur collègue. À partir de ce moment, je ne pouvais plus entendre ce qu’ils se disaient… ce qui est un peu ennuyeux pour un cours de langue seconde où la rétroaction orale est très importante. Ce n’est pas que je souhaite contrôler le contenu de leur conversation. Ce qui m’importe à ce stade d’apprentissage de la langue est la forme : le vocabulaire utilisé, la syntaxe, la prononciation, l’intonation, etc. Et pour favoriser l’acquisition de la langue cible, la rétroaction est un des éléments clés chez les apprenants débutants.

Absence marquée d’interactions entre la communauté étudiante lors de la diffusion du projet sur le blogue : Si mon but n’avait été qu’user du blogue comme espace de diffusion, les interactions générées sur le blogue auraient été amplement suffisantes. Par contre, j’avais dans l’idée de créer une opportunité d’interaction entre les jeunes sur le blogue autour du projet. L’idée était de créer un endroit où les jeunes découvrent la réalité des autres écoles et réfléchissent sur la leur. J’ai compris que ces interactions ne viennent pas de façon naturelle. Il y a des conditions gagnantes à mettre en place. Ces dernières seront explicitées dans la quatrième partie de ce travail.


2) L’apprenant versus l’apprentissage

Faible soutien pour relancer les élèves : Les jeunes ont atteint les objectifs de contenu du projet. Mais je sais que certains auraient pu aller beaucoup plus loin et je n’ai pas su les soutenir pour les mener au-delà du contenu ciblé. Je pense que c’est une conséquence du peu de contact direct avec les jeunes lors de la réalisation. Puisqu’ils ne travaillaient pas devant leur ordinateur, je ne pouvais pas détecter et soutenir efficacement les jeunes qui en avaient besoin. Avec la limite du temps – les vacances de Noël étaient à notre porte — j’ai sciemment laissé de côté certaines rétroactions asynchrones pour ne pas ralentir le rythme du projet. En mettant en place les outils et stratégies de communication efficaces en synchrone lors des projets, je serais plus en mesure de cerner l’avancement des étudiants et fournir du contenu d’enrichissement et des défis supplémentaires à ceux qui performent plus rapidement.



3) L’évaluation

Pas d’autonomie concernant les modalités d’évaluation : Je sais que les écoles de pensées socioconstructivistes veulent que les jeunes prennent part aux choix concernant les modalités d’évaluation. Par contre, je trouve que mes élèves ne sont pas encore assez matures et autonomes pour leur laisser cet espace décisif et c’est un choix strictement personnel. Mais les critères d’évaluation que j’utilise se retrouvent dans les listes à cocher remises aux élèves ainsi que dans la correction entre les paires. Autrement dit, ils sont évalués sur ce qu’ils ont fait et ce qu’ils savent faire, mais ne participent pas à l’élaboration des critères d’évaluation.

Les (sur)autoévaluations : Les jeunes ont été invités à s’autoévaluer ainsi qu’à donner leur appréciation du résultat final du projet. J’ai trouvé qu’ils avaient été peu critiques envers leurs performances langagières. Je pense que comme toute chose, s’évaluer et se critiquer sont des actions qui s’apprennent et se développent. Je sais qu’en langue seconde ce n’est pas toujours évident puisque les jeunes ont peu de référence pour se situer. Mais en leur donnant des exemples de performances pour différents critères d’évaluation, cela pourrait leur permettre de mieux baliser leurs autoévaluations.


4) Le type d’activité
Pourrait mieux guider les jeunes dans l’aspect métacognitif : puisque ces jeunes ne sont pas encore accoutumés avec la métacognition (apprendre à apprendre et réfléchir sur comment on apprend) en situation d’apprentissage, il aurait été approprié de modeler des situations et des pensées pour aider les jeunes à développer l’aspect métacognitif en se donnant, par exemple, des stratégies de planification, de contrôle et de régulation. Le blogue aurait pu soutenir cette activité, ou tout simplement se garder un temps en classe pour y réfléchir.

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Le Grand Reportage: La réalisation du projet

Analyse critique du projet «Le Grand Reportage»: Introduction

Ce dernier travail du cours edu-6022 «Technologies et formation à distance» de la TELUQ poursuit le travail numéro deux de ce cours. Il consiste en une analyse critique du projet que j’ai réalisé avec mes élèves : Le grand Reportage de l’École de ZED.

Ce travail critique se divise en trois aspects : l’approche pédagogique, la réalisation et la diffusion du projet. Ils seront présentés dans 3 billets différents.

Les forces et les faiblesses du projet sont ainsi détaillées en ce qui a trait à la réalisation et à la diffusion du projet. Des suggestions et des propositions de conditions à mettre en place pour optimiser la réussite de la diffusion de projets sur blogue seront aussi formulées.

Ce travail d’analyse critique ne présente pas de « grille d’analyse » formelle du projet et du blogue utilisé. Les composantes du projet sont présentées par thème et font l’objet de mes critiques en matière de pédagogie et technopédagogie. Je suis emballée par l'idée de présenter ce travail sur mon blogue. Depuis que je l’ai mis sur pied, j’y vais régulièrement et j’y ajoute des billets, des gadgets et autres choses. Je pense le continuer une fois ce cours terminé. Il me servira d’espace de diffusion et de partage professionnel.


Voici la table des matières

2. L’approche pédagogique
2.1 La cohésion du groupe
2.2 Ma vision de l’éducation et ce projet

3. La réalisation du projet
3.1 Utilisation de la langue cible comme outil de communication et de négociation
3.2 Les rétroactions synchrones d’ordre linguistique et procédural
3.3 L’autoévaluation : développer son esprit critique
3.4 Le matériel technologique utilisé

4. La diffusion du projet
4.1 L’espace de diffusion
4.2 Les interactions

5. Conclusion


Avant d’aller plus loin, voici un petit résumé du projet :
« Le Grand Reportage de l’École de ZED » a été réalisé avec ma classe, constituée de cinq étudiants, qui est au Japon. Cette classe multiniveaux de 3e et 4e année fait partie de l’école du Cirque du Soleil. L’objectif était de réaliser un reportage qui présente notre école et de le diffuser sur notre blogue scolaire. Les étudiants ont choisi les sujets et sous-sujets, ont rédigé leurs textes et ont réalisé leurs enregistrements (présentateur, caméraman et directeur). Ils ont aussi choisi la séquence de montage. Tout cela s’est fait en français langue seconde, ou du moins en grande partie. Les jeunes ont commencé le cours de français seulement trois mois avant la réalisation du projet.

L'objectif de la diffusion du reportage sur le blogue était d'une part, partager le fruit du travail réalisé. Et d'autre part, générer des interactions authentiques et simples en français. Cet aspect n’a pas été assez bien préparé et a moins bien fonctionné puisque très peu d’interactions se sont faites à ce niveau.

Un click ICI pour visionner la vidéo de ce reportage.

Suite sous: Le Grand Reportage: L'approche pédagogique

mardi 12 avril 2011

Cours du 12 avril: retour à l'école après 5 semaines!!

Bonjour tout le monde,
Aujourd'hui c'est le grand jour: retour à l'école après 5 semaines de vacances forcées dues aux catastrophes japonaises. J'espère que tout ce qu'on a appris depuis septembre ne sera pas oublié! Sur mes 5 étudiants, seulement 2 seront en classe ce soir. Deux autres seront en Russie et se joindront à nous virtuellement. Le cinquième ne viendra probablement pas à cause du décalage horaire (Amérique du Sud et Japon... le jour et la nuit, quoi!)

Voici la présentation que j'utiliserai pour ce premier cours. J'ai mis des commentaires à chaque page. En fait, c'est le banc d'essai de Voicethread http://voicethread.com/

C'est un genre de panel en ligne qui permet d'échanger à l'oral sur des documents PDF. Ne vous gênez pas pour y insérer vos propres questions/commentaires, c'est le temps des essais.