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Je m’appuie sur ma passion pour l’enseignement, mon intérêt pour les langues secondes et ma joie de vivre afin d’influencer positivement la dynamique de la classe et proposer des activités et des projets motivants pour l’apprentissage du français.

mercredi 13 avril 2011

Le Grand Reportage: La réalisation du projet

3— La réalisation du projet

Cette section présente les aspects de la réalisation du projet. Pour chacun d’eux, j’ai émis des commentaires positifs ainsi que des points à améliorer. Ces derniers sont accompagnés de suggestions ou de stratégies pour améliorer les prochains projets.


3.1 Utilisation de la langue cible comme outil de communication et de négociation

Chaque jour, on intégrait de nouveaux mots liés aux technologies utilisées dans le but de fournir quelques mots de bases pour enrichir les discussions entourant la tâche principale, comme « enregistrer, imprimer, le bouton, télécharger, etc. » Par contre, ces mots techniques n’ont servi que dans les moments en plénière. Dans les moments de travail actif, les élèves utilisaient l’anglais comme outil de communication et de négociation pour parvenir à réaliser la tâche en français, bien que la consigne était d’utiliser le français en tout temps. Vu leur niveau de maîtrise du français, je ne suis pas surprise puisqu’ils ne possèdent pas assez la langue cible pour tout faire en français. Mais je pense que si un enseignant de français avait été physiquement présent, il aurait pu insister sur l’utilisation du français comme langue de communication et de négociation pour augmenter la quantité et la qualité des échanges.

Suggestion de stratégie organisationnelle :
Le prochain projet que je ferai dans lequel les élèves seront indépendants dans la réalisation des tâches, je vais leur demander d’avoir un ordinateur à proximité de l’équipe et de garder l’entrée et la sortie audio et vidéo ouvertes en tout temps.

Pour ce faire, en début de cours, ce sera important de planifier qui travaille en équipe et qui travaille seul. Pour le travail en équipe, il faudra désigner le « responsable des communications ». C’est cette personne qui aura la responsabilité de l’ordinateur. En plaçant les équipes dans des salles d’éclatement (break-out room), je pourrai aller virtuellement d’une équipe à une autre, écouter et interagir en synchrone avec cette équipe. Je pourrai insister sur l’utilisation du français en reformulant des phrases en anglais qui auraient dû être formulées en langue cible. De plus, cette stratégie organisationnelle me permettra de fournir une plus grande quantité de rétroactions sur les performances orales, et ce, directement dans le feu de l’action. Et si les jeunes ont besoin de support, ils n’auront pas à retourner à leur poste de travail pour communiquer avec moi puisque le « responsable des communications » aurait apporté l’ordinateur près de l’équipe. En pouvant voir ce que chaque équipe fait grâce à la caméra ouverte, je pourrai aussi interagir à propos des connaissances procédurales.



3.2 Les rétroactions synchrones d’ordre linguistique et procédural


En langue seconde, les rétroactions à l’oral sont très importantes pour éviter les erreurs de fossilisation, et ce, spécialement chez les débutants. Dans un contexte d’enseignement à distance par projet, fournir cette rétroaction instantanée n’est pas évident, puisque les élèves travaillent en sous-groupes et ne sont pas physiquement devant leur ordinateur avec leur casque d’écoute. Résultat : l’enseignant est isolé des jeunes et ces derniers sont seuls entre eux-mêmes dans leurs pratiques. C’est une peu ennuyeux puisque d’une part les étudiants débutants ne sont généralement pas assez avancés dans leurs réflexions linguistiques pour se rendre compte de leurs erreurs.

L’un des objectifs de l’enseignement par projet en langue seconde est de permettre l’utilisation en action de la langue cible et c’est à ce moment-là que l’enseignant doit être extrêmement à l’écoute de ce qui se dit dans la classe. Ces rétroactions ont un grand impact positif sur la performance en langue cible. Voilà pourquoi je dois déployer de plus amples stratégies de rétroactions synchrones.

Le projet du Grand Reportage n’a pas été une exception : je n’ai eu que très peu de chances de fournir des rétroactions langagières. De même pour les rétroactions concernant les connaissances procédurales, comme cadrer l’image, s’approcher du sujet au lieu de zoomer pour permettre au micro de mieux capter la voix, ne pas tourner la caméra de la verticale à l’horizontale dans une même séquence, etc.

Suggestion pour créer un espace virtuel propice aux rétroactions :
Comme je l’ai suggéré dans la section « 3.1 Utilisation de la langue cible comme langue de communication et de négociation », les équipes seraient placées en break-out room dans la plateforme virtuelle. Il y aurait un responsable des communications par équipe qui veillerait à ce que le micro et la caméra soient toujours activés et que la sortie audio soit réglée sur les haut-parleurs. L’enseignant peut se promener d’équipe en équipe. Il peut réagir et donner des rétroactions sur le vif que ce soit d’ordre linguistique ou procédural. De plus, les équipes peuvent plus facilement et aisément communiquer avec l’enseignant pour éclaircir certains points ou vérifier une notion.



3.3 L’autoévaluation : développer son esprit critique

J’ai trouvé que les autoévaluations remplies par les jeunes étaient surévaluées. J’ai l’impression que les autocritiques concernant leurs performances en langue seconde sont peu développées. Nous avons fait deux autoévaluations au cours de ce projet. Pour chacune d’elle, j’ai expliqué les critères d’autoévaluation. Par contre, je n’ai pas donné d’exemple de ce que pouvait être un niveau 1, 2 ou 3. De plus, puisque j’ai donné peu de rétroactions synchrones, cela a pu donner l’impression que tout était correct.


Suggestion pour aider à guider les jeunes dans le développement de leur esprit critique

Utiliser toujours le même style d’autoévaluation avec des critères assez similaires pour permettre aux élèves de s’habituer à ces critères, ainsi que d’être critiques envers eux-mêmes lors de la réalisation en sachant qu’ils doivent performer dans ces critères. De plus, l’utilisation à long terme de ces critères permet aux élèves de percevoir leur évolution.

Il serait important de prendre le temps d’exemplifier chaque critère contenu dans l’autoévaluation et donner des exemples pour chaque niveau de réussite. Une fois les autoévaluations remplies, prendre le temps de discuter des résultats en sous-groupes ou en plénière. Il faudrait demander aux élèves de justifier leur autoévaluation et de les appuyer à l’aide d’exemples concrets. Ainsi, le retour réflexif sera plus complet ce qui créera un moment propice à une discussion sur les différentes stratégies pouvant être mises en place par les jeunes.


3.4 Le matériel technologique utilisé

Je suis satisfaite de l’ensemble des étapes de réalisation du projet. La progression était conforme aux difficultés et j’ai créé du matériel (feuille de travail et liste à cocher) qui a permis aux jeunes de s’organiser dans leur tâche et de s’évaluer.

Les PowerPoint que j’ai faits pour le cours (ceux qu’on intègre à la plateforme de classe) servaient à établir les stratégies de gestion des ressources (planification du travail et du temps) et les stratégies métacognitives (planification et régulation).

Les technologies utilisées étaient multiples et ont été utilisées à différents degrés par les jeunes. Un avantage très intéressant qu’offre la vidéo pour le cours de langue est que si l’on n’est pas satisfait de sa performance on peut recommencer, et ce, jusqu’à satisfaction.

Voici le sommaire des technologies utilisées pendant le projet :
**Un click sur l'image pour l'agrandir



Du point de vue quantitatif, le projet a rassemblé une grande quantité et variété de technologies que les jeunes ont pu manipuler. Du point de vue qualitatif, je suis satisfaite de façon générale puisque ces jeunes ont seulement 9 et 10 ans. Par contre, pour les prochains projets et travaux, je voudrais que ces élèves s’améliorent en ce qui concerne l’utilisation de la plateforme d’échange de documents CyberDuck ainsi que l’exploitation des différentes fonctionnalités du blogue.

Stratégie pour s’assurer de bien placer les documents dans CyberDuck :

Au lieu de donner les informations relatives au dépôt des fichiers à la fin du cours (lorsque la tâche est finie), le faire au début du cours ET à la fin. Insister auprès des jeunes pour qu’ils nomment et enregistrent leur document avant même qu’ils commencent à le travailler. Je vais aussi continuer à bien détailler les informations nécessaires sur le tableau virtuel comme le nom du fichier et l’endroit où le placer.

Généralement, les jeunes m’informent oralement lorsqu’ils ont placé leur document dans la plateforme, et ce, juste avant de quitter la classe. Je devrais prendre l’habitude de rafraîchir CyberDuck à ce moment-là pour m’assurer que leurs documents y sont bel et bien et qu’ils sont correctement identifiés. Ainsi, je pourrai exiger qu’ils renomment eux-mêmes leur document et qu’ils le placent à l’endroit demandé. Pour cela, je dois me garder quelques minutes supplémentaires à la fin du cours.


Suggestion d’utilisation du blogue à l’étape de réalisation :

Le blogue n’a pas été utilisé à l’étape de réalisation du projet. Mon idée était de l’utiliser pour la diffusion et de créer des échanges autour de la vidéo via le blogue. Malheureusement, très peu d’interactions se sont faites. Je pense qu’il aurait été astucieux d’introduire notre projet à l’ensemble de la communauté d’apprentissage lors de la réalisation. Cela aurait permis d’annoncer notre projet, de le rendre intéressant et de piquer la curiosité des autres. On peut voir cette étape comme du marketing.

Durant la réalisation, les jeunes devraient ouvrir une nouvelle page du blogue pour présenter ce qu’ils vont faire. Puis à chaque étape importante qu’on aurait réalisée, un élève ou un groupe d’élèves écrirait sur le blogue ce qu’ils viennent d’accomplir, les outils qu’ils ont utilisés et ce qu’ils ont appris (niveau procédural et cognitif). Le blogue sera utilisé dans un but de métacognition (réfléchir sur comment les élèves apprennent et comment ils le font), de régulation (où ils en sont) et de promotion du projet (marketing).

Cette utilisation de type « journal de bord » devra être adaptée aux destinataires si l'on veut les charmer. Les étudiants rédigeront en fonction des autres élèves, c’est-à-dire expliquer les mots techniques, donner des informations complètes et aussi poser des questions aux lecteurs pour les interpeller davantage.

Un exemple d’interaction pourrait contenir un des éléments suivants :
— Expliquer ce qui a été fait durant les derniers cours;
— Nommer les rôles qui ont été attribués;
— Nommer les difficultés rencontrées et quelles solutions ont été trouvées;
— Ouvrir un sondage d’opinion sur les différentes solutions possibles grâce au gratuiciel Polleverywhere qui s’intègre facilement dans les blogues
http://www.polleverywhere.com/

Certes, ce genre d’écrit serait très simple vu le niveau de performance en langue cible. Mais l’objectif d’utilisation de la langue seconde comme outil de communication et de négociation serait davantage réinvesti. D’autant plus que notre projet gagnerait en visibilité et, je l’espère, en intérêt auprès des autres.


Suite sous: Le Grand Reportage: La diffusion du projet

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